Traversée d'Italie d'Est en Ouest

Un projet assez ancien repoussé pour des motifs divers mais que nous avions vraiment l’intention de réaliser. Nous l’avons fait entre le mercredi 22 septembre et le samedi 25 septembre 2021.

4 jours à pédaler à travers les APENNINS et les paysages vallonnés de Toscane.

Le Berceau de Bernard (RAGNI) correspond à la région des MARCHES et plus précisément la petite ville de PERGOLA à 45 km de l’Adriatique (FANO). Celui de la famille de Muriel (BENNATI) est la ville de GROSSETO, au bord de la Méditerranée. Nous avons donc décidé de relier symboliquement nos 2 régions d’origine ; nous sommes partis de PERGOLA pour rejoindre GROSSETO en 4 étapes.

Nous avions déjà réalisé un parcours de plusieurs jours en 2016, entre BEDARIEUX (34), proche de notre domicile et LA TESTE DE BUSH (33) ; plus de 400 km mais sans avoir à franchir de montagnes. Nous avions alors opté pour des haltes chaque soir soit sous la tente soit en chambre d’hôte, en fonction du climat . Un voyage se prépare à l’avance mais il reste aléatoire. Nous avions donc choisi à l’époque, en plus des sacoches, d’ajouter une remorque pour transporter le matériel de camping. Nous avons fait le trajet en 5 jours. Nos vélos étaient de robustes TRIBAN B’TWIN cyclotourisme.

Cette fois, nous avons décidé de nous reposer chaque soir en agritourisme (hébergement dans des domaines agricoles, très courant en Italie), le parcours étant bien plus ardu, complexe et aléatoire au moins pour une raison essentielle : il n’y a aucune piste cyclable sur le parcours (il y en a d’ailleurs assez peu en Italie en général). Nous avions opté il y a un an pour le vélo à assistance électrique. Je prends de l’âge, 72 ans et cette assistance est la bienvenue. Avec un vélo classique nous aurions du ajouter quelques jours à notre projet, les APENNINS ne culminent pas très haut mais le pourcentage des pentes est souvent élevé, parfois surprenant !

Nos vélos : WINORA modèle YUCATAN I8 (marque allemande) et WEINBERGH (marque Hollandaise). Nous avons décidé de partir avec une seule batterie par vélo et d’effectuer une recharge à l’arrivée de chaque étape. Bien entendu, nous sommes équipés de sacoches de grand voyage lesquelles contiennent une tenue complète de cycliste de rechange, des vêtements de pluie, des vêtements chauds, le nécessaire de toilette minimal et une tenue succincte de ville pour oublier un peu le vélo chaque soir sans oublier bien entendu un minimum d’outillage et réparation.

Nous sommes allés à PERGOLA avec notre utilitaire CITROEN BERLINGO qui est resté quelques jours devant le domicile de mon cousin Giorgio RAGNI. Une fois le périplke achevé, nous avons loué une voiture à GROSSETO pour aller récupérer la nôtre le 27 septembre à PERGOLA.

1ère étape : PERGOLA-UMBERTIDE

Le compteur indiquait 81 km à l’arrivée au gîte d’accueil. Départ vers 09h00 et arrivée vers 15 heures après une courte halte vers midi (une vingtaine de minutes).

On part de la région des MARCHE pour s’arrêter le soir dans la région d’OMBRIE au centre de l’Italie. On traverse CAGLI après 25 km de route très difficile jusqu’à TRANQUILLO (dernier village au nom trompeur des MARCHE dans la montagne) et on entre en OMBRIE.

Dans la pente vers CAGLI
Une halte devant la maison de mes grand-parents sur la route de CAGLI

On contourne GUBBIO et on se dirige vers UMBERTIDE (province de PEROUSE). Un parcours épuisant fait de montées abruptes et descentes parfois risquées, de tunnels et un dénivelé de plus de 1000 m positif. Des paysages magnifiques dans les Marches surtout car la partie montagneuse de cette étape en OMBRIE nous a avant tout laissé le souvenir de jambes lourdes, très lourdes…

La totalité du parcours
Pergola Umbertide

Les routes qui se trouvent sur ce trajet à vélo traversent peu de villes. Les villages ou hameaux sont espacés d’au moins 20 km. Les routes secondaires en Italie sont en très mauvais état, souvent fissurées, mal réparées et globalement inégales au niveau de l’asphalte ; les côtés de route sur lesquels nous roulons avec nos vélos sont piégeux et demandent vraiment beaucoup d’attention. En un mot de ne fut pas une partie de plaisir même si nous sommes très bien équipés (selle à suspension parallélogramme pour l’un et amortisseur pour l’autre). Cependant nous n’avons eu aucune panne mécanique ni crevaison sur l’ensemble du parcours (pneus dits increvables SCHWALBE MARATHON).

Avant de rejoindre la chambre d’hôte nous avons pris le temps de visiter UMBERTIDE, aucun intérêt si ce n’est qu’en face de l’endroit de notre halte il y avait un commerce de textile cashmire au nom de RAGNI.

Enseigne RAGNI à UMBERTIDE

2éme étape : UMBERTIDE – CHIUSI

 

Cette étape devait faire 67 km et s’est conclue à 90 km à la suite d’erreurs de parcours qui nous ont menés dans des côtes à parfois plus de 20 % , que nous n’avions jamais gravies jusqu’alors. Bien entendu nous avons préféré rebrousser chemin.

Et voilà ce que donne une erreur de parcours quand on veut éviter des pentes trop raides…

Nous avons finalement roulé essentiellement sur la SP 728 mais la circulation n’était pas dense. Nous avons traversé PIERANTONIO puis SAN GIOVANI DEL PANTANO, MIGIANA et MAGIONE où nous avons fait un arrêt à 13H00. Le tenancier d’un bar en bordure de route nous a permis d’entrer les vélos dans le bar pour de recharger nos batteries pendant que nous mangions.

Nous avons ensuite repris notre route jusqu’à MONTEBUONO où nous avons longé le très beau lac de TRASIMENE, un site exceptionnel. Nous avons fini cette étape dans un agriturismo à SAN LITARDO à côté de CHIUSI SCALO, en limite des provinces d‘OMBRIE et de TOSCANE.

Partis à 9h00, nous sommes arrivés à 16h30, vraiment lessivés..

Umbertide Chiusi
Sur la rive du lac Trasimène près de PERUGGIA
Castell Azzara

3 éme étape : CHIUSI – PITIGLIANO

Nous avions volontairement limité le parcours à 70 km en raison du profil accidenté de cette étape. Après l’accalmie de difficultés entre le lac de TRASIMENE et CHIUSI, nous avions prévu beaucoup d’efforts dans cette partie des APENNINS un peu plus raide. Nous avons quand même parcouru 75 km et effectivement les escalades et descentes dangereuses se sont révélées à la hauteur de ce que nous attendions.

Quelques kilomètres après le départ de l’Agriturismo nous avons définitivement quitté la province d’OMBRIE et sommes entrés en TOSCANE avec ses paysages vallonnés de grands champs cultivés, des endroits particuliers qu’on imagine rêver.

Nous nous sommes arrêté à CELLE SUL RIGO par hasard au moment de la pause de mi-journée. Surprise, le tenancier avait aménagé à l’entrée de son garage sous le restaurant une halte pour aider les cyclistes à faire des réparations, gonfler les pneus ou graisser une chaîne mais aussi il avait mis à disposition des prises pour la recharge des batteries.

Chiusi Pitigliano
On quitte l'Ombrie dans la brume
Un panneau réconfortant
Stand réparations et recharge à Celle sul Rigo
On entre en Toscane

Nous avons traversé bien peu de villages au cours de cette étape : VALSACCO, SFORZESCA puis MONTORIO, SAN QUIRICO avant de gravir le plateau de PITIGLIANO qui n’en finit pas de virages en virages en épingle à cheveux, moment ès difficile.

PITIGLIANO est une ville perchée comme on les imagine en TOSCANE ; les maisons bordent une falaise profonde et la ville se poursuit de l’autre côté de ce fossé. C’est d’ailleurs à cet endroit que nous avions réservé une chambre d’hôte dans un agriturismo pour récupérer de cette journée plus fatigante que la première étape. Les paysages de ce parcours ont compensé les difficultés du profil de la route. Nous étions cependant tellement fatigués que nous n’avons pas pris le temps de visiter la ville.

Nous étions partis à 8h00 et nous sommes arrivés à 17h00.

On aperçoit Pittigliano
La machine à café du bar petit dejeuner à MONTALCINO
La machine à café du bar au petit dejeuner à MONTALCINO
Pittigliano

4ème et dernière étape : PITIGLIANO-GROSSETO

Là encore, nous avons modifié le parcours. Nous sommes passé de 70 km prévus à plus de 80 km. Les italiens ne laissent pas une grande place aux cyclistes et nous avons fait la mauvaise expérience d’un réseau routier conçu essentiellement pour les 4 roues. Pour éviter d’avoir encore à escalader les collines intérieures en bordure de la Méditerranée, nous avons décidé de passer par ALBINIA puis de longer le littoral presque plat jusqu’à la fin de notre périple à RISPESCIA, un quartier de GROSSETO.

Auparavant nous avons escaladé les méandres de MONCIANO une ville comme PITIGLIANO perchée sur un piton de TOSCANE. Heureusement, la descente était bien plus longue que la montée (plusieurs kilomètres) et nous commencions à sentir l’air de la mer…

 

Presque terminé avec les Appenins
Nous sommes bien en Toscane

Nous voulions éviter la STRADA PROVINCIALE car il s’agit d’une voie rapide dangereuse mais nous n’avons pas eu d’autre possibilité que de rouler quelques kilomètres sur cette voie avant de retrouver une plus petite route jusqu’à ALBERESE. C’est carrément effrayant et surtout inconcevable de la part des autorités italiennes de laisser des vélos circuler sur ce type de voie. A cet endroit il n’y avait aucune autre solution…

Nous avons fait une pause à ALBERESE et pris cette fois tout notre temps pour prendre un vrai repas sachant qu’il restait moins d’une heure de route.

 Conclusion

Aux amateurs de vélos, je dirais que cette traversée de l’Italie d’Est en Ouest est « casse-pattes ». Nous avions décidé de le faire et nous l’avons fait. Nous ne recommencerons pas pour les raisons évoquées dans ce texte : mauvais état des routes et parcours parfois imprévisible. En revanche, les voitures et camions ont fait preuve de patience et de prudence quand la sécurité l’imposait. Peu d’usage d’avertisseur et c’était plutôt réconfortant. Quant aux rares cyclistes croisés ou rencontrés, ils étaient tous ravis de nous voir et nous saluaient à chaque fois comme s’il était rare de voir des vélos sur ces routes pour le moins délicates…

Bien entendu, la Marina de GROSSETO le lendemain de notre arrivée nous a fait oublier nos efforts. Le petit port en bordure de Méditerrannée CASTIGLIONE DELLA PESCAIA, d’ou est originaire la famille BENNATI (nom patronymique de Muriel) n’est pas très loin de là.

Nous avons en revanche été effrayés à posteriori quand nous sommes allés récupérer notre voiture à PERGOLA et que nous avons refait le trajet en voiture. Nous nous sommes dit que nous étions inconscients…

 

Centre historique de Grosseto
Castiglione della Pascaia, ville d'origine de Muriel